Here is what Rogers Communication/Chatelaine is demanding:Publié dans Châtelaine de septembre 2008 | © Les Éditions Rogers ltée
Les recommandations de Châtelaine :
1. Abolir le présent Conseil du statut de la femme (CSF) québécois, organisme consultatif dont l’existence perpétue l’idée que les femmes accusent un retard permanent par rapport au reste de la société québécoise. De plus, la femme est un concept collectif non représentatif des femmes qui habitent le Québec moderne. Chaque femme est unique.
2. Nous recommandons que le CSF soit remplacé par un Conseil du statut de la personne, aussi de nature consultative, composé à parts égales de femmes et d’hommes.
3. Ce nouveau Conseil serait composé de « sages », des hommes et des femmes provenant de milieux divers, de toutes les générations et de tous les milieux professionnels, travailleurs manuels ou artistes, et reconnus dans leur communauté comme étant des gens d’action ou de réflexion faisant évoluer la société québécoise par leurs interventions, individuelles ou collectives. L’Assemblée nationale choisirait les membres à partir d’une liste de noms soumise par la collectivité, par l’intermédiaire d’un site Web. Ils recevraient une rémunération symbolique pour leur travail.
4. Ce Conseil se réunirait une fois l’an, pendant trois jours, pour dresser une liste des enjeux de l’heure dans les relations entre les individus – hommes-femmes, hommes-hommes, femmes-femmes – et ce, dans une perspective de justice et d’égalité des chances pour tous.
5. De cette rencontre émergerait un rapport qui serait soumis à l’Assemblée nationale. L’objectif : guider le gouvernement dans ses actions visant à améliorer l’accès à l’égalité des chances pour tous les citoyens du Québec.
6. À la fin de l’année, le gouvernement devrait faire un rapport au Conseil des gestes faits pendant l’année en réponse à ses recommandations.
(http://fr.chatelaine.com/vivremieux/article.jsp?content=20080724_142315_9516&PAGE=3)
Here is what Ravary herself wrote in her Chatelaine editorials, on top of meeting Quebec Status of Women Minister Christine St-Pierre to demand that the QSW Council be shut down:
Minute !
Par Lise Ravary
Publié dans Châtelaine de septembre 2008
© Les Éditions Rogers ltée
En juin dernier, ce que j’appelle le « Conseil du statut de Nous la Femme » publiait un avis pompeusement appelé : Le sexe dans les médias : obstacle aux rapports égalitaires. On y ressort, à la sauce 2008, les fantômes de batailles légitimes menées par les féministes des années 1970 et 1980 pour faire cesser ces publicités sexistes qui utilisaient alors le corps érotisé des femmes pour vendre des objets à des hommes. C’était l’époque du calendrier Pirelli, de la pitoune sur le hood du char et de l’agente de bord qui disait à l’homme d’affaires : « Thé, café ou moi ? » Des choses qu’on ne voit plus ici aujourd’hui, sauf chez un brasseur de bière brésilien égaré au Québec que le Conseil des normes de la publicité (ça existe) a ramené à l’ordre il y a quelques années.
Cet avis du Conseil du statut de la femme mélange tout : il pleure la disparition des cours de formation personnelle et sociale qui comprenaient l’enseignement d’une sexualité égalitaire (sic), ramène des théories datant de 1975 sur la socialisation par les pairs et exprime l’espoir de voir un jour disparaître la tyrannie de la séduction (et la race humaine en même temps ?). Il nous fait avaler des phrases du genre : « l’adolescence, la recomposition des relations sociales de sexe se fait sous l’effet de jeux d’attirance inédits. » Et enfin, il veut nous convaincre qu’il est du devoir du Conseil de promouvoir une sexualité libre de stéréotypes sexuels. Alors si vous voulez jouer à l’infirmière avec votre mari ce soir pour mettre du piquant dans votre vie de couple, le Conseil aimera pas ça. Et moi qui pensais que l’État n’avait rien à faire dans la chambre à coucher.
Chose certaine, en Iran et en Arabie saoudite, où l’espace public est asexualisé, ces problèmes n’existent pas.
Je comprends et approuve qu’on s’inquiète de l’impact de l’hypersexualisation de l’espace public sur les filles ET les garçons. Mais de là à réclamer que le gouvernement subventionne un comité de travail permanent, fasse la promotion de la sexualité égalitaire, passe des lois qui frisent la censure, s’inspire de bondieuseries féministes dont les antiféministes raffolent et prône la rééducation des médias, je suis plutôt sceptique.
À ceux et celles qui croient que les instances politiques peuvent tout régler, je réponds toujours : « Si tel était le cas, y aurait pas de nids-de-poule dans les rues et pas de listes d’attente dans les hôpitaux. »
Le Conseil semble croire que la lutte aux stéréotypes est un échec total. Pire, que le féminisme régresse. Minute ! C’est faux dans le Québec d’aujourd’hui.
À qui la faute ? Aux médias ! Selon la présidente du Conseil avec qui j’ai débattu de la question à la radio, TOUS les magazines lus par les jeunes sont coupables de montrer des images dégradantes de la femme. Dans l’avis, on nous apprend que, parmi les 20 émissions de télé préférées des jeunes, 70 % présentent du contenu sexuel, que le marché de la mode vise dorénavant les filles de 8 à 13 ans (les petites filles qui achètent des strings chez La Senza Girl le samedi n’y vont pas toutes seules). Et que 22 % des filles de 15 ans affirment avoir eu des relations sexuelles. On vient de découvrir cela ?
Le problème, c’est que lorsqu’on tire dans toutes les directions, on n’atteint pas sa cible. Les adolescents d’aujourd’hui sont confus. Ils ont besoin de guides, de balises, de se faire dire non, de parents qui passent du temps avec eux. Vous vous inquiétez de ce qu’ils font sur Internet ? Pas besoin d’un comité gouvernemental permanent pour installer l’ordi dans la cuisine ou dans un endroit passant (nous avons même des idées déco). Votre fille de 10 ans veut un string ? Un mot, trois lettres : NON. Y a pas de sexe à la télé avant 21 h, c’est la loi. Ça règle l’heure du dodo. Maman se sent un peu gonflée ce matin ? C’est pas une bonne idée de demander à sa fille : « Est-ce que j’ai l’air grosse dans mon pantalon ? » On n’inscrit pas sa fillette à un concours de mannequins. Un disque de hip-hop nous trouble ? On l’interdit. J’ai banni la musique d’Omnikrom à la maison. Ma fille n’en est pas morte. Aujourd’hui, elle est fière de mon geste.
C’est pas si compliqué que cela. Pas besoin d’appeler à la censure ou à la subvention.
Cliquez ici pour connaître les recommandations du Conseil du statut de la femme. (http://fr.chatelaine.com/vivremieux/article.jsp?content=20080724_142315_9516)
Le mois prochain : y a-t-il un avenir pour le Conseil du statut de la femme ?
(Chatelaine, September 2008)
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(...)Ce qui m’amène à reparler du Conseil du statut de la femme du Québec. Après réflexion, je pense que le temps est venu de réévaluer la pertinence de cet organisme gouvernemental de consultation. À l’heure où une femme dirige un des principaux partis politiques québécois, avons-nous encore besoin d’un Conseil du statut de la femme pour défendre nos intérêts ?
Et je parle en tant que féministe.
Qui est cette femme unique, LA femme, que le Conseil dit représenter ? Cette pensée collective des années 1970 est révolue. Les femmes n’ont pas encore atteint la pleine égalité dans notre société, mais le Conseil n’a plus la crédibilité pour intervenir de manière efficace dans les dossiers de l’heure.
Et puis, ça coûte combien tout ce bazar quand on sait que la rémunération de la présidente frôle les 150 000 $ ? C’est sans parler des employés permanents, du loyer, des bureaux dans 16 régions du Québec, des frais de fonctionnement, etc. Je crois que cet argent serait mieux investi dans les groupes de femmes qui agissent sur le terrain et qui manquent cruellement de ressources pour faire leur travail.
Il faut remplacer ce Conseil par quelque chose de plus moderne. De plus inclusif. Pourquoi pas un Conseil du statut de la personne ? Parce que les hommes, les aînés, les enfants, les immigrants se battent aussi avec des problèmes d’accès à l’égalité des chances. Cliquez ici pour lire les recommandations de Châtelaine.
Parler aux femmes autrement, c’est ça aussi. Dans un seul but : aller encore plus loin.
J’attends vos commentaires !
(Chatelaine, October 2008)
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